dialogFORUM de l’africologneFESTIVAL 2025
Le forum de dialogue de l’africologneFESTIVAL 2025 se concentre sur le thème de la résistance, une résistance multidimensionnelle portée par une constellation d’acteurs, dont des artistes et des écrivains. Le monde connaît aujourd’hui une série de crises qui se chevauchent et qui n « épargnent aucune région de la planète : crise de la dette dans les pays du Sud, crise du pouvoir d’achat dans les pays riches, crise climatique et environnementale. A cela s’ajoute une crise de la démocratie, qui se manifeste notamment par la perte de confiance et la méfiance croissante des populations envers les élites dirigeantes, qui poursuivent de plus en plus un agenda autonome au service des plus riches et des intérêts militaristes. Plus grave encore est la crise de sens : le principe d » égalité entre tous les êtres humains, nié et bafoué pendant la période coloniale, est aujourd’hui mis à mal par des processus de déshumanisation qui trouvent leurs racines dans les idéologies racistes et suprématistes. A une époque où l’intensité des conflits de haut niveau s’accroît, la résistance est plus qu’une nécessité. C’est le seul moyen de défendre et de préserver les normes humanistes les plus exigeantes.
Nous le serons parce que nous avons résisté. Nous le serons parce que nous avons résisté . Ndongo Samba Sylla
Introduction/présentation : Boniface Mabanza; Discours d’ouverture : Glenda Obermuller
11:45-13:15 h Panel I : Résistance aux conflits armés
Des guerres dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger contre des groupes djihadistes et séparatistes à la guerre entre le mouvement M23 et le gouvernement de la République démocratique du Congo, en passant par les luttes fratricides qui divisent le Soudan, l’Afrique reste le théâtre de conflits armés aux conséquences désastreuses pour l’économie et la population des pays concernés. Les causes de l’escalade militaire ne sont pas seulement internes. Souvent, des facteurs externes jouent également un rôle. Certains pays ont été déstabilisés par des interventions militaires extérieures, voire par l’occupation par des troupes étrangères. Dans d’autres cas, les conflits armés sont une sorte de guerre par procuration, dans laquelle chacun des belligérants bénéficie d’un soutien extérieur différent. Très souvent, le contrôle des matières premières et des positions stratégiques passe au second plan des enjeux plus ou moins cachés des conflits armés. La paix et la sécurité étant les piliers d’une société qui souhaite vivre en harmonie, en liberté et en prospérité, il est important de se demander comment organiser la résistance des populations pour mettre fin aux conflits armés en Afrique.
Panélistes : Aristide Tarnagda (Directeur artistique du Festival Les Récréâtrales, Burkina Faso) ; Salma Alnour Abdalla Abu Samra (Cinéaste, militante des droits de l’homme, Berlin/Soudan), Momo Sissoko (Cologne/Mali), Théodore Nganzi (RDC)
Court métrage Is it war (6 min) de Timeea Muhamed Ahmed
15.00 -16.15 h Panel II : Résistance à l’extractivisme
Le colonialisme était avant tout un paradigme d’exploitation. Les colonies servaient de réserve de main-d’œuvre et de matières premières bon marché à leur métropole. En Afrique, cette division internationale du travail et la logique extractiviste qui la sous-tend perdurent plus de six décennies après la vague d’indépendance des années 1960. Bien que les bénéficiaires de l’extractivisme se soient élargis aux puissances extra-européennes et aux classes dirigeantes africaines, les perdants sont toujours les mêmes : les populations vivant dans les zones d’extraction des minerais, les économies concernées et l’environnement. Paradoxalement, l’agenda mondial de transition vers une énergie propre a donné une nouvelle légitimité à l’exploitation des minerais. En fait, la réalisation des objectifs actuels de production de technologies vertes nécessitera un niveau d’activité minière sans précédent. La ruée vers ce que l’Union européenne (UE) appelle les « minerais critiques » est à l’origine de graves conflits et contribue à la dégradation inquiétante de l’environnement.
Panélistes : Jean-Baptiste Ekaka, Eva-Maria Bertschy (Groupe 50:50, RD Congo/ Suisse) ; Israël Nzila (auteur, RD Congo)
Déclaration : Yves Ndagano (artiste, Cologne/ RD Congo)
16.30 h -17.45h : Panel III : Résistance à travers les arts
Pour réaliser le monde harmonieux auquel nous aspirons, il est important de résister aux menaces qui s’y opposent, mais aussi de donner un aperçu du fait que cet autre monde est possible, qu’il s’agit d’une utopie accessible. En tant que forme d’expression alternative, les arts ont souvent été un terrain fertile pour l’organisation d’une forme de résistance à l’intolérable et à l’inacceptable, en même temps qu’un laboratoire d’utopies. Dans un contexte où l’art militant se heurte à l’hostilité des régimes en place et/ou au tarissement des sources de financement public, il est nécessaire de réfléchir à la manière dont les artistes peuvent continuer à vivre dignement et en toute liberté de leur métier. Il est tout aussi important de se demander comment organiser une solidarité durable entre les artistes activistes sur une base transnationale. Il s’agit d’une pierre angulaire du festival Africologne depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.
Panélistes : Étienne Minoungou (artiste, Burkina Faso) ; Zora Snake (artiste, Cameroun) ; Kerstin Ortmeier (directrice artistique africologneFESTIVAL) ; Dorcy Rugamba (artiste, Rwanda/Belgique)
CONCEPTION Dr Ndongo Samba Sylla, économiste du développement & chef de la politique et de la recherche pour la région Afrique de l’International Development Economics Associates / IDEAs (Dakar) MODERATION Dr Boniface Mabanza Bambu, coordinateur de la KASA (Heidelberg) COOPERATION Afrika Film Festival Cologne
ALTE FEUERWACHE, HALLE 19 juin,11-18 heures avec pause déjeuner ENTREE GRATUITE LANGUES Allemand, anglais, français avec interprétation simultanée
Dans le cadre du dialogFORUM, nous projetterons le 18 juin à 19h, en coopération avec le Afrika Film Festival Köln, le film Madaniya. Réalisé par Mohamed Subahi, Soudan, 2024, OmeU, 75 minutes
Madaniya raconte l’histoire de trois jeunes soudanais qui luttent pour changer de vie tout en affrontant les profonds changements provoqués par la Révolution de décembre. Le documentaire suit le parcours de Django, Esra et Mou’men, trois jeunes soudanais participant à la révolution. Ils résistent chacun à sa manière, en utilisant leurs compétences individuelles, en explorant différents moyens et actions et en s’intégrant à différentes communautés. Malgré leur diversité, ils partagent tous un objectif commun : MADANIYA – un gouvernement civil.